Charles III le simple ((879-929) roi de France (893-923))
Charles III le simple ((879-929) roi de France (893-923))


Fils posthume de Louis II le Bègue, Charles III le Simple est écarté de la royauté par les grands de Francie occidentale après les brefs règnes de ses frères Louis III (mort en 882) et Carloman (mort en 884). Il n'a alors que cinq ans et on lui préfère d'abord l'empereur Charles le Gros, plus capable d'organiser la défense face aux Vikings qui ravagent le pays; puis, après l'abdication et la mort de l'empereur (888), le fils de Robert le Fort, Eudes, défenseur de Paris face aux Vikings en 885. Mais les échecs du nouveau souverain provoquent un complot et une guerre entre Charles et Eudes qui dure jusqu'à la mort de ce dernier (898).
Désigné comme roi par Eudes lui-même, Charles le Simple reçoit l'hommage des grands; il est obligé de concéder à Robert, frère du roi défunt, déjà en possession du marquisat de Bretagne et de plusieurs comtés entre Seine et Loire, la libre disposition des comtés neustriens, ce qui crée de fait une principauté en Neustrie, au moment où le nom même de Neustrie disparaît des textes. Par le traité de Saint-Clair-sur-Epte (911), Charles remet au chef Rollon la Haute-Normandie actuelle avec Rouen. Ce traité met un point final aux invasions des Vikings dans le royaume franc. Il est aussi à l'origine d'une nouvelle principauté qui vient s'ajouter à celles de Flandre, de Bourgogne, d'Aquitaine et de Neustrie déjà existantes. Si bien que la zone où s'exerce directement l'autorité royale est la région comprise entre Seine et Meuse, la Francie proprement dite.
Charles le Simple essaie de trouver un appui à l'Est en acceptant la royauté de Lorraine à la mort du dernier carolingien de Germanie, Louis l'Enfant en 911. Mais il ne tarde pas à se brouiller avec l'aristocratie lorraine et son princeps Giselbert, ce qui amène l'intervention du roi de Germanie Henri Ier (920). De plus, le déplacement du centre de gravité du pouvoir vers l'Est a entraîné le soulèvement des comtes de Francie et de Neustrie, dont Robert de France a pris la tête. En 922, ce dernier est élu et sacré roi, mais il est peu après tué dans la bataille qui l'oppose à Charles près de Soissons (13 juillet 923). Ses partisans portent alors à la royauté son gendre, le duc Raoul de Bourgogne; et Charles, tombé dans un guet-apens tendu par Herbert de Vermandois, disparaît pour mourir dans sa prison de Péronne six ans plus tard. La reine se réfugie en Angleterre avec son fils, le futur Louis d'Outremer.
Herbert de Vermandois entreprenait de se constituer une principauté dans le dernier réduit de la puissance monarchique, le pays d'entre Seine et Flandre. L'affaiblissement du pouvoir royal dont témoigne la constitution de principautés territoriales est caractéristique de ce règne sous lequel, pourtant, le titre royal, jusque-là sans déterminant, est devenu rex francorum.

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